Les autorités françaises ont interpellé 13 personnes, parmi lesquelles plusieurs mineurs âgés de 16 à 17 ans, soupçonnés d’avoir participé à 2 tentatives d’enlèvements en région parisienne, directement liées à des transactions ou possessions en cryptomonnaies.

Ces individus sont poursuivis pour enlèvement, tentative d’enlèvement avec extorsion, et association de malfaiteurs en vue de commettre un crime. Les enquêteurs soupçonnent une organisation structurée, où chaque membre avait un rôle spécifique : repérage des victimes, enlèvement physique, surveillance, et récupération des fonds numériques.
Les arrestations ont eu lieu après une opération coordonnée entre la police judiciaire de Paris et les services de renseignement, à la suite d’un travail de traçage des communications et de mouvements suspects sur les réseaux sociaux et applications de messagerie.
Rappel des incidents récents
On en parlais hier sur ce post concernant un kidnapping crypto déjoué, il y a des antécédents qui motivent ces actions de la force policière française.
- Le 13 mai, trois hommes ont tenté d’enlever la fille et le petit-fils de Pierre Noizat, cofondateur et PDG de la plateforme d’échange de cryptos française Paymium, en plein jour à Paris. L’attaque a été déjouée grâce à la résistance de la victime et à l’intervention de passants.
- Début mai, le père d’un entrepreneur en marketing de cryptomonnaies a été enlevé et retenu contre une rançon de 5 à 7 millions d’euros. Les autorités ont arrêté jusqu’à six personnes liées à cet enlèvement, y compris les ravisseurs présumés.
Renforcement des mesures de sécurité
En réaction à ces enlèvements ciblant des entrepreneurs du secteur crypto, Bruno Retailleau, ministre français de l’Intérieur, a annoncé un dispositif de protection renforcé à destination des figures exposées de l’écosystème Web3 résidant en France, ainsi que leurs proches.
Les mesures adoptées incluent :
- La création d’une cellule dédiée au sein de la police nationale, chargée de surveiller les risques spécifiques aux profils « crypto-riches », souvent visibles sur les réseaux sociaux ou via leurs activités professionnelles.
- Une ligne d’urgence directe accessible 24h/24 pour les professionnels identifiés comme à risque (fondateurs de projets Web3, influenceurs crypto, traders à forte visibilité). Ce canal permet une réaction prioritaire en cas de menace ou de tentative d’extorsion.
- Des visites préventives à domicile menées par les forces de l’ordre pour évaluer le niveau de vulnérabilité des personnes ciblées (localisation publique de leur résidence, habitudes d’exposition, protection numérique). Ces visites permettent également de prodiguer des conseils de cybersécurité et de discrétion sociale.
- En parallèle de tout ça, les services de renseignement intègrent désormais les menaces physiques liées aux crypto-actifs dans leurs matrices d’analyse, traitant certains profils d’investisseurs comme des « VIP économiques à protéger ».
Cela parait un peu léger sur le papier… Mais Retailleau a aussi précisé que ces dispositifs pourront être élargis en fonction de l’évolution de la menace, et appelle les entrepreneurs du secteur à faire preuve de discrétion publique sur leur patrimoine numérique. Une collaboration plus étroite est également envisagée avec les plates-formes d’échange pour anticiper les risques lors de retraits suspects ou importants.
