Ki Young Ju, CEO de CryptoQuant, a récemment provoqué un petit séisme dans l’univers de l’analyse on-chain. Dans un message aussi franc qu’inattendu, il déclare officiellement la mort de la théorie du cycle Bitcoin. Une remise en question profonde, née d’une erreur de prévision majeure, qui souligne à quel point le marché crypto a changé de visage.

Une erreur de prévision qui change tout
Il y a 2 mois, Ki annonçait la fin du bull market du Bitcoin. Selon lui, les données on-chain indiquaient que le sommet était atteint, en cohérence avec les anciens schémas cycliques du Bitcoin. Mais depuis cette annonce, le BTC a explosé de plus de 54 %, franchissant même les 123k $. Ce retournement spectaculaire l’a poussé à faire un constat lucide : les modèles d’analyse utilisés jusqu’ici ne fonctionnent plus.
« J’avais tort », admet-il. « Et cette erreur n’est pas simplement une mauvaise interprétation, elle est symptomatique d’un changement plus profond dans la structure du marché. »
Les cycles du Bitcoin sont-ils vraiment morts ?
Depuis plus d’une décennie, la théorie dominante reposait sur un cycle de quatre ans, rythmé par les halving et le comportement prévisible des investisseurs : accumulation par les “whales”, ruée des retail au sommet, puis capitulation et redémarrage du cycle. Mais pour Ki Young Ju, ce modèle n’explique plus rien aujourd’hui.
L’entrée massive des institutions via les ETF Bitcoin spot a bouleversé les fondations du marché. Désormais, les détenteurs dominants ne sont plus des whales spéculatives ou des mineurs, mais des entreprises et fonds avec des horizons de temps de plusieurs années. Il ne s’agit plus de revendre au retail lors d’un bull run euphorique, mais de transférer le capital à d’autres institutions ou à des trésoreries d’entreprise.
Une nouvelle ère dominée par les institutions
L’un des exemples les plus parlants est celui de Strategy, l’ex-MicroStrategy, qui détient aujourd’hui plus de 555k $BTC. Ce type d’acteur ne suit pas les logiques émotionnelles du retail. Il accumule, indépendamment des prix à court terme, avec une stratégie long terme souvent renforcée par des modèles financiers traditionnels.
Ki insiste : « Ce n’est plus un marché dominé par la peur et la cupidité des petits investisseurs. C’est un marché de flux institutionnels. »
Il ajoute que les outils on-chain classiques (le signal 365 MA ou le Bull/Bear Market Indicator de CryptoQuant, par ex) ont perdu en pertinence, car ils sont calibrés pour un marché retail. Le trading actif, dans ce contexte, devient presque anachronique. Les nouveaux entrants ne cherchent plus des gains spéculatifs immédiats, mais une exposition stratégique à un actif monétaire mondial.
L’analyse on-chain : inutile ou à réinventer ?
Pour autant, Ki ne jette pas toute l’analyse on-chain à la poubelle. Il estime qu’elle reste précieuse, à condition d’être utilisée différemment. Il ne s’agit plus de suivre des signaux de short ou de long, mais d’analyser les flux de capitaux institutionnels, la distribution des ETF, les soldes de gros porteurs à long terme, et les tendances d’accumulation stratégique.
En clair, les analystes doivent changer de paradigme. Observer les comportements des particuliers n’est plus suffisant. Il faut désormais traquer les mouvements de BlackRock, Fidelity, ou encore des trésoreries d’État ou d’entreprise.
