Chez WEN, on aime suivre les signaux faibles, vous le savez. Et cette semaine, c’est Meta (anciennement Facebook) qui nous intrigue. D’après un rapport exclusif de The Block, le géant californien envisage l’utilisation de stablecoins dans ses services de paiement, un fait certes discret, mais potentiellement majeur.
Un retour post-Diem… mais sans refaire les mêmes erreurs
Pour remettre les choses en contexte : en 2019, Meta lançait le projet Libra (devenu Diem), une monnaie numérique censée révolutionner les paiements mondiaux. Le projet avait fait trembler les États et les régulateurs, qui voyaient d’un très mauvais œil une « monnaie Facebook » circulant librement dans les économies. Résultat : pressé de toutes parts, Meta a fini par revendre Diem en 2022, mettant un point final à l’initiative.
Mais aujourd’hui, Meta semble prêt à retenter sa chance dans la crypto, avec une approche bien plus pragmatique.
Les stablecoins comme solution technique et politique
Plutôt que de créer une nouvelle devise, Meta envisagerait d’utiliser des stablecoins existants comme l’USDC ou l’USDT, directement intégrés dans ses services de paiement. Concrètement, ces tokens stables pourraient être utilisés pour envoyer de l’argent via WhatsApp, régler des achats sur Instagram Checkout, ou fluidifier les paiements pour les créateurs et marchands de contenus.
L’intérêt est double :
- Réduire les frais de transaction, notamment sur les paiements transfrontaliers.
- Éviter les frictions réglementaires, en s’appuyant sur des actifs déjà conformes dans plusieurs juridictions.
Cela permettrait aussi de s’implanter plus facilement sur des marchés où les systèmes bancaires sont peu efficaces, comme certaines régions d’Afrique, d’Asie ou d’Amérique latine.

Un mouvement plus large dans le Web2
Meta n’est pas seul dans cette réflexion. De plus en plus d’acteurs Web2 — Stripe, PayPal, Shopify… — testent l’intégration de stablecoins pour rendre les paiements plus rapides, moins chers et plus globaux.
Mais avec plus de 2 milliards d’utilisateurs, Meta reste le mastodonte qui pourrait démocratiser cette pratique à grande échelle.
Une stratégie d’infiltration ?
Meta ne fait aucune annonce officielle pour l’instant. Ce qui est logique : après l’échec cuisant de Diem, pas question de faire la une du Wall Street Journal en parlant de crypto. Mais cette stratégie plus sobre et intégrée pourrait s’avérer bien plus efficace. Meta miserait ici sur la technologie comme couche invisible, pas sur une “révolution” monétaire frontale.
Pourquoi c’est important
Si cette intégration devient réelle, les stablecoins pourraient entrer dans le quotidien de centaines de millions d’utilisateurs, sans qu’ils s’en rendent compte. Cela bouleverserait à la fois :
- les usages crypto (plus mainstream, plus simples),
- les modèles économiques des créateurs,
- les stratégies des États sur les monnaies numériques.
Et comme toujours, chez WEN, on reste aux aguets. Car ce genre de mouvement souterrain peut devenir un vecteur important dans l’adoption mondiale de la crypto.
