Bilal Bin Saqib, ministre pakistanais chargé des affaires crypto et président du Pakistan Crypto Council, a rencontré hier Nayib Bukele à San Salvador. Cette réunion entre le Pakistan et El Salvador a débouché sur la signature d’une lettre d’intention entre les deux gouvernements, officialisant leur volonté de coopérer autour du Bitcoin, de la blockchain publique et de l’inclusion financière. Une initiative qui marque un tournant dans la géopolitique des actifs numériques.

El Salvador, le pionnier
Depuis qu’il a adopté le Bitcoin comme monnaie légale en 2021,le Salvador s’est imposé comme une référence mondiale dans l’univers crypto. Le pays détient aujourd’hui plus de 6 200 $BTC, en grande partie acquis via des stratégies d’achat régulier et de minage vert. Alimenté par l’énergie géothermique du volcan Tecapa, ce minage a généré près de 30m$. Parallèlement, le gouvernement salvadorien a lancé des programmes éducatifs comme “Mi Primer Bitcoin” ou CUBO+, visant à intégrer les fondamentaux du Bitcoin dès le plus jeune âge, dans les écoles et les universités.
Le Pakistan avance de son côté
De son côté, le Pakistan adopte une approche ambitieuse. En mars 2025, le pays a présenté un cadre légal destiné à encadrer le Bitcoin et les cryptomonnaies. Il prévoit également d’allouer 2000 MW d’électricité excédentaire pour attirer des mineurs et des centres de calculs IA. L’objectif est double : moderniser l’infrastructure numérique du pays et créer un nouvel écosystème économique autour de la blockchain. Bilal Bin Saqib a aussi annoncé la création d’une réserve stratégique de Bitcoin, avec une vision claire, ces $BTC ne seront jamais revendus, mais conservés comme un actif souverain à long terme.
Le FMI n’est (jamais) loin
Cependant, tout n’est pas simple. Le Pakistan reste engagé dans un programme de prêts avec le FMI jusqu’en 2027, et certaines décisions, notamment l’utilisation de l’énergie pour le minage, inquiètent l’institution internationale. Le FMI a mis en garde contre les subventions énergétiques accordées aux mineurs, craignant des déséquilibres sur le marché intérieur. Ce contexte crée une tension entre les ambitions souveraines du Pakistan et les attentes de ses créanciers internationaux.
