Un bilan de Pectra ? Déjà ? Et oui, il est important de suivre de près le déploiement de cette nouvelle MAJ. C’est parti !
Le 7 mai dernier a officiellement été lancée l’une des mises à jour les plus attendues de ces six derniers mois : la mise à jour “Pectra”. Sans trop entrer dans les détails car ils ont été déjà abordés dans cet article, il faut simplement que vous gardiez en tête que cette mise à jour s’attaque au principal problème d’Ethereum : la performance.
Deux semaines après la mise à jour, les premières données sont arrivées sur les dashboards de Dune, accompagnées des premiers résultats. Qu’en est-il réellement de cette mise à jour ? Est-elle vraiment un game changer ou ne fait-elle que repousser l’éternel problème des blocks sur Ethereum ? Quel est en somme, le bilan de Pectra à J+14? Let’s dive in 👇🏽

L’EIP-7691, l’explosion des blobs
Indispensables pour qualifier le bilan de Pectra, parlons des blobs. Les blobs sont des protocoles attachés aux blocks permettant de booster la scalabilité des Layer 2. À l’origine, la capacité d’un block était comprise entre 3 et 6 blobs, ce qui représentait déjà une grande amélioration en termes de scalabilité et de performance. Cependant, l’écosystème crypto grandit, celui d’Ethereum aussi, et avec cela, les problèmes de scalabilité s’accentuent. Il suffit de regarder l’utilisation des Layer 2 comme Base, qui aujourd’hui représentent une part très importante du nombre de transactions sur le réseau Ethereum. Nous sommes donc arrivés à un plafond de verre où une très grandes parties des blocks utilisaient les blobs à leur capacité maximale (c’est-à-dire 6 blobs par block), ce qui n’était plus suffisant.
L’EIP-7691 a donc proposé une augmentation du nombre de blobs par bloc, passant de 6 maximum auparavant à 9 désormais. Résultat : environ 30 % à 40% des transactions utilisent entre 6 et 9 blobs (le reste étant principalement des transactions sans blobs). Nous sommes donc loin d’une utilisation maximale des blobs par block. Pour avoir un ordre d’idée, avant la mise à jour, le taux d’utilisation était de 4 à 6 blobs par block, ce qui représentait 41 à 55 % en totalité, soit quasiment 1 transaction sur 2.


Les retombées économiques sur le réseau furent instantanées. Si vous ne le saviez pas encore, un réseau (par exemple Base) doit payer pour inclure des blobs dans ses blocks. Ce coût est indirectement répercuté sur les utilisateurs puisqu’il entre dans le calcul des gas fees. Avant Pectra, il arrivait parfois, en cas de très forte demande, que le tarif d’intégration atteigne 3 Ether, ce qui n’est pas sain pour le réseau, et surtout pour nos porte-monnaies…Désormais, ce coût n’est plus que de quelques centimes.
Pour résumer plus simplement : en augmentant le nombre de blobs possibles par block, le base fee par block diminue, devient plus stable et moins volatile, et les transactions coûtent moins cher.

Cependant, ce n’est pas la seule avancée apportée par cette mise à jour. Certes, le réseau est plus efficace et moins coûteux à entretenir, mais utiliser le réseau Ethereum et payer les gas fees associées reste parfois contraignant. Les utilisateurs font face à un véritable problème d’interopérabilité et n’ont pas toujours les fonds nécessaires pour régler leurs transactions. C’est précisément pour répondre à cette problématique que l’EIP-7702 a été introduit.
L’EIP-7702, la révolution EOAs
Grâce à cet EIP, votre wallet peut désormais agir comme un smart contract : il devient possible pour quelqu’un d’autre de signer (de payer) votre transaction, et ce, avec n’importe quel token. En termes d’UX et d’accessibilité pour le grand public, c’est un pas de géant : plus besoin d’avoir de l’ETH pour faire de la DeFi sur Ethereum, il suffit simplement de donner accès à votre compte.
Si l’on se penche sur les données, on constate que cette “simple” modification est particulièrement appréciée par les utilisateurs. On observe une croissance exponentielle depuis le lancement : près de 20 000 transactions ont déjà eu recours à cette fonctionnalité. Un bon point dans le bilan de Pectra.

Concernant les protocoles sur lesquels les transactions sont effectuées, on retrouve “WhiteBit” avec 36 % du total, “MetaMask” avec 25 % et “OKX Wallet” avec 20 %. Le reste est réparti entre différentes adresses externes. Cela montre, dans un premiers temps, l’intérêt porté à cette mise à jour par les protocoles, mais aussi, nous permet de voir vers où s’orientent les utilisateurs. Les solutions proposées par les protocoles restent donc les favorites.

Petit disclaimer : Bien que très avantageuse et intéressante, cette technologie entraîne tout de même de nombreux risques liés à la sécurité de vos fonds, comme la gestion des clés, le transfert de fonds, etc. Faites attention.
Enfin, un dernier EIP a été introduit. Celui-ci est un peu passé inaperçu car il est plus fondamental, pourtant il s’agit d’un changement majeur qui pourrait largement accroître l’efficacité du réseau Ethereum.
L’EIP-7251, centraliser les forces.
À l’origine, pour devenir validateur, il fallait verrouiller 32 ETH. Cela reste le cas aujourd’hui. Cependant, avec la croissance du réseau, le nombre de validateurs est devenu très élevé, ce qui pose certains défis techniques. Pour y remédier, il a été décider que le montant maximal d’ETH qu’un validateur peut gérer, passe de 32 à 2048 ETH. Cela permet de réduire le nombre total de validateurs sans diminuer la quantité d’ETH stakés, tout en maintenant la possibilité de devenir validateur avec seulement 32 ETH.

De cette manière, un validateur unique peut regrouper beaucoup plus de capital, rendant possible la consolidation de nombreux petits validateurs en un seul, plus important. Le dashboard montre que le nombre de validateurs avec plus de 32 ETH de solde effectif a explosé depuis l’activation de la proposition : entre le 9 et le 18 mai 2025, ce nombre est passé d’environ 60 à plus de 530, soit une multiplication par près de 9 en seulement neuf jours. En moyenne, chaque validateur consolidé gère désormais environ 563,7 ETH, ce qui traduit une concentration accrue du capital entre les mains de validateurs plus importants.
Ce changement transforme en profondeur l’économie du staking sur Ethereum : il réduit le nombre total de validateurs, allège la charge du réseau (moins de messages à traiter, moins de signatures à agréger), et permet aux stakers, qu’ils soient individuels ou institutionnels, de gérer leurs fonds de façon beaucoup plus efficace.
Le bilan de Pectra, une mise a jour majeure pour Ethereum et son écosystème.
La mise à jour Pectra marque un véritable tournant pour Ethereum, tant sur le plan technique qu’économique. En s’attaquant de front aux problèmes de scalabilité et de performance, elle a permis de rendre le réseau plus efficace, plus stable et surtout, moins coûteux à utiliser. L’augmentation du nombre de blobs par block a considérablement réduit la volatilité des frais de transaction, rendant l’expérience utilisateur nettement plus agréable et accessible, même lors des périodes de forte demande.
