LE JOUR OÙ BITCOIN A CHANGÉ DE LANGAGE
Ce 3 octobre 2025 a vu arriver une nouvelle ère pour Bitcoin. En effet, la mise à jour “Core v30” a été implantée et, avec elle, c’est une réécriture complète des possibilités de la chaîne. Derrière ce changement silencieux se cache un bouleversement profond : la redéfinition du comportement d’OP_RETURN, la structure utilisée pour stocker des données non financières dans les transactions Bitcoin.
Cette évolution, liée à l’émergence du Universal BRC-20 Protocol et de ses OPI (on verra ça après), ouvre la voie à une DeFi native sur la L1 Bitcoin, sans bridges, sans Layer 2, sans smart contracts classiques. Dans ce sens, des projets comme $LOL et $WTF

Les limites historiques de Bitcoin
Depuis sa création, Bitcoin est confronté à un paradoxe technologique. Bien qu’il soit le protocole le plus sécurisé de l’écosystème, il est quasi immobile sur le plan fonctionnel. Il n’est pas possible d’y apporter des “modifications”, de s’y implanter ou tout simplement de construire quelque chose comme sur Ethereum.
Pour pallier ce problème, des utilisateurs ont développé une technologie dont vous avez peut-être déjà entendu parler si vous étiez là en 2023. C’était LA tendance à ne pas manquer, plus que les perps, la memecoin season ou encore les market predictions. Je parle bien entendu de la BRC-20.
BRC-20 et les Ordinals : la première brèche
La BRC-20 permet à Bitcoin d’héberger des tokens et d’exécuter des opérations financières sans smart contracts. Concrètement, tout se fait avec des données inscrites dans la blockchain. Cela rend Bitcoin programmable : on peut créer, échanger ou bloquer des actifs directement sur son Layer 1, posant les bases d’une DeFi made in Bitcoin.
Mais derrière l’euphorie, plusieurs limites sont apparues : Ces limites ont rapidement montré les failles du premier modèle BRC-20. Chaque protocole reposait sur son indexeur privé (logiciel chargé de lire et d’interpréter les données on-chain), créant une dépendance opaque : si l’indexeur tombait, tout l’écosystème local suivait. Les transferts, eux, manquaient de logique standardisée, aucune règle commune ne garantissait qu’un “mint” ou un “transfer” soit interprété de la même manière d’un indexeur à l’autre.
En parallèle, l’UTXO (ensemble des sorties non dépensées) explosait, car les witness data (preuves) encombraient durablement la mémoire de chaque nœud complet, créant une surcharge d’information inutile qui ralentissait le réseau. En réalité, la BRC-20 a prouvé qu’il était possible de rendre Bitcoin programmable, mais au prix d’une complexité croissante et d’une fragilité structurelle.
C’est d’ailleurs criant sur cette chart, les UTXO (en orange) ont littéralement explosé en 2023, démontrant nettement une hausse d’activité directement liée à la BRC-20. Je vous laisse imaginer l’état du réseau, pour une blockchain qui, à la base, n’est vouée qu’à faire du peer-to-peer.

L’innovation technique derrière Bitcoin v30
Le retour d’OP_RETURN
Introduit en 2014, OP_RETURN est une instruction du langage Bitcoin Script qui permet d’ajouter des données non monétaires dans une transaction. Autrement dit, c’est un champ où l’on peut “inscrire” des informations arbitraires sur la blockchain, sans affecter la valeur transférée. À l’origine, sa taille maximale d’environ 80 bytes (octets) limitait son usage à des métadonnées simples : signatures, identifiants, messages courts… Bref, pas assez pour la DeFi d’aujourd’hui.
Mais avec Bitcoin Core v30, OP_RETURN change d’échelle. Son rôle s’élargit, devenant une véritable couche de logique transactionnelle. Les protocoles comme Universal BRC-20 s’appuient désormais sur lui pour stocker des instructions codées, au lieu d’utiliser les witness data (données témoins). Ce choix redonne à Bitcoin une architecture plus propre, plus lisible, et surtout plus conforme à sa philosophie d’origine.
Techniquement, cela signifie que la logique BRC-20 n’a plus besoin d’être logée dans des witnesses lourds : elle peut migrer vers des sorties OP_RETURN prunables. Ces données peuvent être supprimées par les nœuds après vérification, sans polluer le set UTXO, préservant la légèreté du réseau.
Avec la montée en puissance d’OP_RETURN, une nouvelle génération de standards voit le jour. Le Universal BRC-20 Protocol réinvente la base du BRC-20 historique : il conserve sa syntaxe JSON (un langage) mais déplace toutes les opérations vers OP_RETURN.
Résultat : une évolution fluide, sans rupture de compatibilité, et surtout une structure enfin adaptée à la programmabilité native de Bitcoin. Et ça, on aime.
Au cœur de cette refonte se trouvent les OPI (qui sont des proposition d’amélioration comme les EIP sur Ethereum) , véritables briques modulaires du protocole. Chaque OPI définit une nouvelle capacité technique :
- OPI-000 (no_return) gère les transactions sans état de retour, comme les opérations de burn (destruction de tokens).
- OPI-001 (swap) introduit les swaps décentralisés et la mécanique d’un AMM (Automated Market Maker) natif à Bitcoin.
Chaque module OPI est open-source et optionnel, librement implémentable par les indexeurs sans modifier le consensus de Bitcoin Core. C’est une forme de gouvernance organique, inspirée du modèle des EIPs (Ethereum Improvement Proposals), mais ancrée dans la simplicité et la robustesse de la couche 1 de Bitcoin.
Petite interlude : bon, déjà qu’avant c’était pas simple, devinez quoi, on va faire encore pire. Là, on rentre dans la tech pure, bien complexe, bien mal de crâne, mais on va vulgariser tout ça. Allez, let’s go, on reste motivé !
Concrétement, comment ça marche ?
Tout d’abord, la grande innovation de cette mise à jour, c’est l’apparition d’une “logique d’état déterministe” sur Bitcoin, autrement dit, la possibilité de recréer un “état global” du réseau sans passer par des smart contracts (contrats intelligents). C’est là tout l’enjeu.
Chaque action, qu’il s’agisse d’un deploy, mint, swap ou burn, est désormais inscrite directement dans un OP_RETURN au format JSON (type de langage). Par exemple ici :
- Place (p) : BRC-20
- Action (op) : Swap
- Ticker (tick) : LOL
- Amount (amt) : 1000
En langage coder ça donne ça :
{"p":"brc-20","op":"swap","tick":"LOL","amt":"1000"}
Ces lignes de code sont de simples données textuelles, stockées sur la blockchain. Ensuite, un indexer (indexeur) open-source se charge de les lire, de les interpréter et de reconstruire l’état complet du protocole : qui détient quoi, combien de liquidité circule, quels swaps ont eu lieu, etc. Cet état global n’existe pas “sur” la chaîne, mais il est calculable et vérifiable à tout moment à partir des transactions brutes visibles sur Bitcoin explorer.
Autre avancée majeure : l’introduction du time-lock (verrou temporel), un mécanisme déjà présent dans le langage Bitcoin Script, mais jusqu’ici sous-exploité. Il permet de verrouiller des fonds pour un nombre précis de blocs.
Cela permet :
- des programmed savings (épargnes programmées),
- des time-based contracts (contrats à durée),
- et des conditional unlocks (déverrouillages conditionnels).
Mais ce n’est pas tout, sans trop rentrer dans les détail car cette partie est déjà assez complexe, voici les autres améliorations :
- Scalabilité améliorée : batching natif (plusieurs opérations dans une seule transaction).
- Réduction du stockage permanent : les sorties OP_RETURN sont prunables.
- Évolutivité modulaire : ajout d’OPI futurs sans fork.
- Sécurité renforcée : les BTC ne quittent jamais la self-custody (auto-détention).
- Souveraineté totale : chaque utilisateur garde la clé de son capital tout en participant à des contrats financiers.
Pour résumer : on peut désormais faire tout ce que l’on pouvait faire sur Ethereum, mais désormais sur Bitcoin, et sans déroger aux fondements de Bitcoin lui-même. Même si cela n’a pas beaucoup d’importance pour la plupart, il faut pourtant se rendre compte que ce petit changement redistribue totalement les cartes de notre écosystème.
Tout d’abord, là où la DeFi se faisait à 99 % sur Ethereum et ses Layer 2, il faut désormais s’attendre à une petite redistribution : le paysage technologique et surtout le mouvement de liquidité vont se rééquilibrer. De nouvelles applications vont voir le jour, et on peut s’attendre à ce que certaines proposent des rendements de yield très importants pour attirer les utilisateurs.
Dans un second temps, on peut également dire que Bitcoin évolue. Là où l’une des seules visions que nous avions de Bitcoin était celle d’un “simple” (le mot est faible) titre financier ou actif hyper liquide, il devient désormais également une plateforme prête à l’emploi pour n’importe quel développeur souhaitant apporter sa touche personnelle à l’écosystème DeFi. Bitcoin évolue, et l’écosystème avec lui.
Blacknode : la première implémentation du protocole Universal
Bon, tout ça c’est bien, mais maintenant il faut la pratique, et ça tombe bien, il y a un protocole qui s’en est chargé. Laissez-moi vous parler de Blacknode. C’est Blacknode qui a concrétisé l’Universal BRC-20 Protocol, en en faisant une véritable couche d’exécution pour Bitcoin.
Son rôle ? Servir de référence d’implémentation pour les opérations BRC-20 étendues, en traduisant la logique des transactions vers des scripts OP_RETURN (sorties de données non monétaires). Les indexers (indexeurs) lisent ensuite la chaîne, interprètent ces instructions, et reconstruisent l’état global hors-chaîne, sans jamais modifier le consensus de Bitcoin Core.
C’est donc un pont entre la théorie du protocole et son exécution réelle : un standard commun qui évite la fragmentation des implémentations. Blacknode fournit aussi les outils pour tester, visualiser et auditer les opérations OPI (no_return, swap, etc.), facilitant l’adoption par les développeurs.
Au final, Blacknode est la première brique de l’infrastructure DeFi native de Bitcoin, une base technique sur laquelle de nouveaux protocoles peuvent se greffer, tout en respectant la philosophie immuable de Satoshi.

$LOL & $WTF : les projets phares
Dans la partie précédente, nous avons donc vu qu’il était désormais possible de faire de la DeFi sur Bitcoin et d’y implanter les produits / technologies financières que nous voyons sur des protocoles comme Ethereum. Laissez-moi donc vous présenter deux projets qui ont attiré mon attention :
$LOL, l’AMM natif sur Bitcoin
$LOL marque une rupture historique : c’est le premier AMM (Automated Market Maker) fonctionnant directement sur Bitcoin Layer 1, sans smart contracts ni Layer 2. Le fonctionnement est exactement ce qu’on a vu plus haut : chaque swap, dépôt ou retrait de liquidité est inscrit en clair dans un OP_RETURN JSON, puis interprété par un indexeur open-source qui reconstruit l’état global du protocole. Rien de nouveau.
C’est ici que ça change :
Les pools de liquidité ne sont donc pas “hébergés” sur la chaîne, mais calculés de manière déterministe à partir des transactions Bitcoin. Lorsqu’un utilisateur verrouille (time-lock) ses sats, il crée une position virtuelle, un “LP token” implicite, qui sera libérée à la fin de la période définie.
Cette architecture purement Bitcoin combine transparence, sécurité absolue et décentralisation réelle.
Son token, le $LOL, est bien entendu échangeable sur leur site, mais également sur Blacknode (que je recommande). Comme vous pouvez le lire sur le chart, son cours a explosé, passant de 300 Sats le 3 octobre à quasiment 600 Sats (0,60 $/token) pour un Market Cap de 6,61 M$ au moment où ces lignes sont écrites, soit le 06/10/2025.

$WTF, le moteur de yield
$WTF, quant à lui, agit comme le moteur économique du nouvel écosystème DeFi sur Bitcoin.
C’est l’utility token qui alimente le rendement, récompense les fournisseurs de liquidité et incite à la participation dans les pools $LOL. Chaque fois qu’un utilisateur dépose ou échange sur $LOL, il contribue à la liquidité globale du protocole.
En retour, il perçoit des récompenses en $WTF, proportionnelles à sa participation et à la durée de son engagement. Mais $WTF ne se limite pas à un simple “yield token” :
Il introduit une économie circulaire, où la valeur générée par l’activité on-chain est redistribuée aux acteurs du réseau. À terme, $WTF pourrait aussi servir à des fonctions de gouvernance, ou même à calibrer les incentives entre différents pools. Le potentiel qu’il représente est tout simplement affolant.
Concernant son prix, vous pouvez voir que son cours est bien plus volatile que celui de son prédécesseur. Actuellement à 78 000 Sats (0,96 $/token) pour un Market Cap de 3,22 M$, il a vu son cours exploser, notamment en raison de son rôle d’utility token, qui le place au centre de chaque transaction.

$LOL × $WTF, une symbiose naturelle.
$LOL est la machine, celle qui rend possible les échanges et la liquidité (AMM) directement sur Bitcoin $WTF est le carburant, celui qui motive les utilisateurs à participer, verrouiller, échanger et faire vivre l’écosystème (utility token)
Leur union crée une économie auto-entretenue :
- $LOL fournit le cadre fonctionnel des swaps et de la liquidité,
- $WTF en distribue les gains et régule les flux de capitaux.
Ensemble, ils incarnent la DeFi 100 % Bitcoin-native :
- Pas de contrats
- Pas de ponts
- Pas de garde déléguée
⇒ seulement des transactions inscrites, auditées et calculées à partir de la chaîne principale.
C’est une approche d’une élégance rare : une économie programmable, mais fidèle à la philosophie originelle de Bitcoin, souveraineté, transparence, et absence de tiers de confiance.
Analyse du Bitcoin, prix, impact & risques
Un marché techniquement solide
Sur le plan du price action, le BTC a franchi un seuil psychologique majeur à 125 000 $, établissant un nouvel ATH ( let’s gooo) dans un climat de forte demande institutionnelle. Le support court terme se situe entre 118 000 $ et 122 000 $, zone d’accumulation où les flux d’ETF et les volumes on-chain restent soutenus. Si la dynamique persiste, une extension vers 135 000–140 000 $ est envisageable sur les 4 à 8 prochaines semaines.
Toutefois, la hausse reste fragile : un excès de congestion du mempool, une explosion des frais de transaction ou une désynchronisation entre indexeurs BRC-20 pourrait provoquer un retracement rapide vers 105 000 $ avant reprise. De plus, il y a de très gros ordres posés dans cette zone ; la liquidité qui s’y est installée pourrait bien servir d’aimant pour les prochains jours.

Un contexte macro explosif
Bitcoin s’impose à nouveau comme le thermomètre de la défiance monétaire mondiale. Depuis le shutdown budgétaire américain, les marchés anticipent une reprise de l’impression monétaire par la Réserve fédérale pour compenser la paralysie des dépenses publiques.
Résultat : le “commerce de la dévaluation” s’enclenche. Les capitaux fuient le dollar et se repositionnent sur les actifs considérés comme des refuges contre l’inflation or, Bitcoin, et certains ETF crypto. Cette dynamique s’est traduite par un afflux massif dans les ETF Bitcoin, avec plus de 1,5 milliard de dollars d’entrées nettes en une semaine.
Le BTC devient à nouveau un actif de couverture globale, un “hedge contre la dette souveraine” que même les institutions ne peuvent plus ignorer.
Un nouveau départ pour BTC ?
Bitcoin Core v30 marque la fin d’une ère figée. Avec la libération d’OP_RETURN et la naissance du cadre Universal BRC-20 + OPI, la blockchain originelle retrouve sa puissance créative. Des projets comme $LOL ou $WTF prouvent que la DeFi peut exister sur Bitcoin sans trahir son ADN : pas de Layer 2, pas de contrats complexes, seulement des règles cryptographiques et des blocs.
L’avenir dépendra désormais de la capacité des investisseurs et utilisateurs à accepter cette nouvelle méta, qui, selon moi, risque de faire parler dans les prochaines semaines. Le $BTC se trouve à un tournant de son existence, entre institution, remaniement technologique et amélioration ; ne pas en profiter serait potentiellement passer à côté de quelque chose de très gros.
Sans faire de conseil en investissement, je vais personnellement y jeter un coup d’œil et faire deux ou trois clics. Car, comme vous l’avez déjà sûrement entendu, c’est lorsque personne ne s’y intéresse qu’il faut y aller.
